Alimentation

Le jeûne : pour qui, et pour quoi ?

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Le jeûne : pour qui, et pour quoi ?

Le jeûne : pour qui, et pour quoi ?

Qu’est-ce que le jeûne ?

Le jeûne consiste, tout simplement, à ne pas manger (ou presque pas, selon les cas). La nuit, nous dormons, et donc en pratique, nous jeûnons. C’est pour cela que le matin nous « déjeunons ». https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9jeuner

Il faut distinguer deux grands types de jeûnes : le thérapeutique, ayant pour but de soigner une pathologie, qui sera plus long, et qui doit nécessairement être encadré, et le jeûne qu’on pourra qualifier « d’entretien », qu’on peut pratiquer seul et sans risque. Nous parlerons ici uniquement de cette deuxième catégorie.

 

A quoi ça sert

La digestion est un processus assez long : Le bol alimentaire met environ 2h pour être transformé par l’estomac, puis passe 4h dans l’intestin grêle, puis encore 48h en moyenne pour le colon. On peut donc dire qu’il faut, en moyenne (ces temps étant variables selon l’âge, la santé, le temps de mastication et les aliments ingérés) 6 heures pour la première partie de la digestion, et si vous arrêtez de manger plusieurs jours, il faut deux à trois jours pour évacuer complètement les selles, qui sont les déchets de cette digestion. Il faut savoir que les fibres alimentaires (cellulose des végétaux par exemple) sont dégradées par les enzymes bactériennes, contenues dans le colon, et non pas par nos propres enzymes digestives.

On voit donc qu’au cours d’une journée typique où l’on consomme trois repas, le système digestif (estomac + intestin grêle) n’est au repos que la nuit, et encore, si on a mangé à 18h. Plus on mange tard le soir (et donc peu de temps avant de se coucher), plus la digestion est difficile et demande de l’énergie, et donc plus on fatigue son corps.

Par ailleurs, il faut avoir conscience que la digestion elle-même consomme entre 10 et 40% de l’énergie contenue dans les aliments ingérés, selon leur nature.

Le jeûne consiste donc, en premier lieu, à mettre au repos son système digestif. En jeûnant 24h (ou 36h si vous faites nuit – jour – nuit) on lui permet de souffler un peu, ce qui a pour effet de dynamiser l’organisme, ce qui peut paraître contre-intuitif, mais nous reviendrons sur ce point. En effet, le corps humain est prévu pour fonctionner plusieurs jours, voire plusieurs semaines, sans nourriture. Il dispose de réserves d’énergie dans lesquelles il peut puiser quand il en a besoin. Nous avons donc l’énergie nécessaire à notre fonctionnement, sans la dépense induite par la digestion. En outre, le jeûne rend plus éveillé, plus alerte, plus « connecté » avec soi-même et avec son environnement, exactement comme un animal dont les sens sont aiguisés par la faim.
En second lieu, lorsque nous mangeons, nous introduisons des toxines dans notre organisme (produits chimiques liés aux engrais, aux pesticides, aux traitements de l’industrie agro-alimentaire), et nous en produisons via la digestion. Pendant la durée du jeûne, nous arrêtons d’introduire des toxines dans notre corps, ou d’en produire via la digestion, et donc le corps, qui se « nettoie » en permanence, se trouve alors en « bilan positif » de nettoyage.

Comment le pratiquer

Tout d’abord, et comme pour le sport et beaucoup d’autres choses, une pratique régulière et raisonnable est plus bénéfique qu’un jeûne long et drastique (« en mode commando ») rare. Il vaut mieux commencer par être bien habitué à des jeûnes de 24 ou 36 heures une ou deux fois par mois avant d’essayer plus long. Tout d’abord pour bien connaître les effets sur son propre organisme, car chaque individu le vivra différemment, plus ou moins difficilement, plus ou moins agréablement, et ensuite pour que le corps s’habitue à cette routine, y soit préparé, et l’accueille comme quelque chose de normal.

Pendant le jeûne, il est important de boire normalement, de préférence tiède. Pour des jeûnes prolongés, il est possible de boire des bouillons ou des jus. Dans tous les cas, éviter l’alcool et le café ; c’est aussi un bon moment pour ne pas fumer.

Lors des premières fois, on ressent souvent la faim et/ou des « coups de mou » dus à la baisse de glycémie. C’est normal, mais il ne faut pas se focaliser sur ces sensations. Faire un peu d’exercice, notamment des pratiques « douces » où la respiration est au centre de l’activité, sera bénéfique et aidera à faire passer ces impressions désagréables. On réalisera progressivement que cette « faim » est avant tout liée à la rupture de l’habitude des repas, tant au niveau physique que psychologique, plutôt qu’à un réel manque nutritionnel.

Pourquoi jeûner

Nous l’avons vu, les bénéfices sont présents à plusieurs niveaux :

  1. Energétique : un jeûne régulier permet au corps de se reposer et de se nettoyer, ce qui a pour résultat, très perceptible, de se sentir plus en forme, et mieux dans son corps.
  2. Psychologique : nous avons un attachement très particulier à la nourriture et à nos habitudes. Se priver volontairement et de manière régulière permet de prendre conscience de cet attachement, de ce qui se passe concrètement dans notre corps et dans notre esprit, qui a souvent, au début, tendance à créer une sensation de panique, irrationnelle, et qu’on pourra considérer comme infantile. En reprenant le contrôle sur ces habitudes, ces peurs, et en repensant notre alimentation, nous en obtenons un sentiment de liberté et de sérénité très vif, et de nombreux bénéfices en ressortent.
  3. Pécuniaire : quand on ne mange pas, on ne dépense pas d’argent, c’est assez évident. Mais progressivement, on prend aussi conscience de ce qui nous est nécessaire, et on se dirige naturellement vers une alimentation plus équilibrée, plus saine, et en quantités plus conformes à nos besoins et à notre bien-être, ce qui a tendance à baisser le budget alimentation.

Par ailleurs, le jeûne est étudié dans divers cadres sanitaires, notamment comme facteur anti-cancer ou favorisant la lutte contre de nombreuses maladies. Je vous en donne un exemple ici mais de nombreuses publications sont disponibles sur internet.

http://reseauinternational.net/des-scientifiques-decouvrent-que-le-jeune-declenche-la-regeneration-des-cellules-souches-et-combat-le-cancer/

 

Conseils et contre-indications :

Tout d’abord, le jeûne est à réserver à l’adulte et est totalement contre-indiqué chez les enfants. Il est également à proscrire chez les personnes très affaiblies par une maladie longue ou la vieillesse.

Il est important de bien boire pendant le jeûne : eau, tisanes légères, eau citronnée, mais évitez les boissons sucrées type soda ou jus de fruits en bouteilles ; si vous tenez à boire du jus de fruits, il est préférable de le faire soi-même, avec des fruits bio.

Pour des jeûnes de plus de 48 heures, ne le faites qu’après avoir pratiqué des jeûnes plus courts et réguliers sur une longue période de temps, et obtenez conseils et suivi, par exemple auprès d’associations spécialisées.

Adaptez votre rythme en fonction de vos envies et de votre santé. Certains font, par exemple, deux jeûnes d’un jour deux fois par mois (ou deux fois par lune), et un jeûne de 3 à 5 jours à chaque changement de saison. D’autres font un jeûne d’une journée par semaine. Tout est possible, mais il faut viser la régularité et la modération.

Pendant le jeûne, vous pouvez avoir une activité normale, il est même bon de faire du sport, mais il faut adapter sa pratique : rester calme au travail et à la maison, faire un sport ou une activité physique doux : randonnée ou balade, tai ji quan, yoga, gym douce… ce n’est pas le moment de faire de la musculation intensive ou une compétition de rugby.

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