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Apport de l'ostéopathie dans la maladie de lyme

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Apport de l'ostéopathie dans la maladie de lyme

Le beau temps est de retour après ce long hiver, c’est l’heure des balades dominicales en forêt. Les promeneurs de tous âges, comme les travailleurs forestiers doivent faire attention car les tiques présentes peuvent transmettre, si elles en sont infectés, la maladie de Lyme (ou borréliose de Lyme). Le risque est accru aux saisons estivale et automnale, et dépend entre autre de l’environnement (régions boisées ou non), du taux d’infestation des animaux sauvages qui sont les réservoirs du vecteur de la maladie de Lyme, mais également de la fréquence des contacts avec la population humaine.

La maladie de Lyme ou borréliose de Lyme est une zoonose transmise par la morsure d’une tique infectée. C’est l’anthropozoonose la plus fréquente de l’hémisphère nord (Schramm, Grillon, Martino, & Jaulhac, 2013). L’agent causal transmise par la tique est un agent bactérien appartenant à la famille des spirochètes appelés Borrelia burgdorferi. Les souches diffèrent selon les continents, ainsi si seule borrelia burgdorferi est pathogène pour l’homme en Amérique du Nord. 3 souches principales sont pathogènes pour l’homme en Europe : borrelia burgdorferi, borrelia garinii, et borrelia afzelii (Sordet, 2014). Ceci permet d’expliquer les différentes manifestations cliniques des borrélioses européens et américaines.

L’incidence de la borréliose est stable depuis 2009 et se situe autour de 43 cas/100 000 habitants (Union, Action, & Borreliosis, 2016).

 

Description de la borréliose de Lyme

Transmission à l’homme

 

La transmission par une tique adulte mâle est très peu probable, car celui-ci ne prend que très exceptionnellement un repas sanguin (Pérez-Eid, 2007). Ce sont donc les tiques femelles qui lors de leurs repas sanguin sont majoritairement responsables de la transmission du pathogène.

Il est maintenant bien établi que la transmission de Borrelia à l’hôte vertébré ne se fait pas par régurgitation passive du contenu intestinal, mais fait suite au contraire à une migration active des spirochètes qui doivent atteindre les glandes salivaires avant d’être injectés avec la salive de tique dans la peau (Gern, 2009).

La maladie évolue en différentes phases :

Phase précoce

Suite à l’infection, l’incubation dure de 3 à 30 jours (intégral ECN Fayssoil).  La phase primaire se caractérise par un érythème migrant, classiquement une macule érythémateuse non prurigineuse (Denès, 2009), à évolution centrifuge de plus de 5 cm (jusqu’à plusieurs dizaines centimètres de diamètre (Müllegger & Glatz, 2008), centrée par la morsure de tique (Sordet, 2014)néanmoins il faut noter que cet érythème n’apparait que chez 70 à 85%  (Strle & Stanek, 2009).

Outre l’érythème migrant, d’autres manifestations telles que des arthromyalgies fugaces et migratrices ou des céphalées peuvent apparaitre. Il faut les différencier des manifestations articulaires et neurologiques de la phase disséminée (Chidiac et al., 2006).

Dans 11 à 13 % des cas, des arthralgies seraient présentes et des myalgies dans 9 à 12 % des cas (Lipsker et al., 2001).

 

Phase disséminée précoce (ou secondaire)

Cette phase apparaît en l’absence de traitement antibiothérapique précoce. Elle se révèle par différentes manifestations cliniques, : des manifestations systémiques (fièvre et asthénie), mais aussi cutanées, neurologiques, articulaires, ophtalmologiques, et dans de rares cas cardiaques (Ornetti, Tavernier, & Maillefert, 2006).

Les borrélioses européennes se différencient, entre autres choses, de leurs cousines américaines par une plus faible prévalence des formes articulaires au profit d’une plus forte présence de formes neurologiques.

 

Manifestation rhumatologiques

 

Le plus souvent retrouvé sous forme d’arthrite de Lyme. C’est habituellement une mono-arthrite évoluant par poussées brèves et touchant principalement les grosses articulations (genou, chevilles, épaules, coudes) (Steere, 1995).

Parmi les causes de mono-arthrite récidivante de l’enfant, il ne faut pas oublier comme étiologie possible, l’infection aux  borrelia (Devauchelle-Pensec, Thépaut, Pecquery, & Houx, 2015).

 

Manifestations neurologiques 

Dans 22% des cas d’infections, des manifestations neurologiques surviennent (Lipsker et al., 2001)Les formes neurologiques se signent par des paralysies faciales périphériques, des méningoradiculites, des méningites isolées et des myélites (Choutet & Christmann, 2006; Greenberg et al., 2013).

 

Phase disséminé chronique (ou tertiaire)

 

Elle peut durer des années. Durant cette phase vont se mêler des atteintes dermatologiques, neurologiques, et rhumatologiques. Elles seront entrecoupées de périodes de rémission plus ou mois longues.

 

 

Apport palliatif de l’ostéopathie

 

L’ostéopathie ne va pas pouvoir apporter de traitement curatif pour les patients soufrant de borréliose de Lyme. C’est pourquoi je me permets de rappeler qu’il est important de suivre le traitement curatif mis en place (Choutet & Christmann, 2006; Müllegger & Glatz, 2008; Ornetti et al., 2006; Schramm et al., 2013).

L’ostéopathie trouve sa place dans l’apport palliatif et l’amélioration de confort de vie du patient. En effet l’ostéopathe va pouvoir intervenir pour augmenter la mobilité des articulations atteintes et rétablir une bonne souplesse des tissus. Il va également pouvoir agir sur les myalgies associées si elles sont présentes (Lipsker et al., 2001).

La borréliose de Lyme étant une maladie chronique handicapante n’attendez pas pour vous faire prendre en charge et conserver un maximum de mobilités.

 

 

 

Pensez à vous protéger lors des activités en pleine nature en portant des vêtements longs, et en s’inspectant soigneusement à la recherche d’une tique au retour de vos promenades. La vitesse d’ablation de la tique permettant de diminuer le risque infectieux (Rauer, Beitlich, Neubert, Rasiah, & Kaiser, 2001), comme les spirochètes mettent 24h à atteindre les glandes salivaires de la tique, n’attendez pas pour vous inspecter.

 

Pour toutes question ou remarques n’hésitez pas à nous contacter.

 

 

Références :

 

  • Chidiac, C., Bru, J.-P., Choutet, P., Decazes, J.-M., Dubreuil, L., Leport, C., … Weinbreck, P. (2006). Borréliose de Lyme : démarches diagnostiques, thérapeutiques et préventives. In 16 e Conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse. Paris (France): Institut Pasteur - Centre d’Information Scientifique. Retrieved from http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/...
  • Choutet, P., & Christmann, D. (2006). 16e CONFÉRENCE DE CONSENSUS EN THÉRAPEUTIQUE ANTI-INFECTIEUSE Borréliose de Lyme : démarches diagnostiques, thérapeutiques et préventives. Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française.
  • Denès, É. (2009). Fiche 16 - Borréliose de Lyme BT  - 120 diagnostics à ne pas manquer (2e édition) (pp. 50–52). Paris: Elsevier Masson. https://doi.org/https://doi.org/10.10...
  • Devauchelle-Pensec, V., Thépaut, M., Pecquery, R., & Houx, L. (2015). Que faire devant une monoarthrite chez l’enfant ? Revue Du Rhumatisme, 82(2), 85–90. https://doi.org/10.1016/j.rhum.2014.1...
  • Gern, L. (2009). Life cycle of Borrelia burgdorferi sensu lato and transmission to humans. In L. D. (Strasbourg) & J. B. (Strasbourg) (Eds.), Lyme Borreliosis. Current problems in dermatology (Karger, Vol. 37, pp. 18–30). Basel. https://doi.org/https://doi.org/10.11...
  • Greenberg, M. R., Urquhart, M. C., Eygnor, J. K., Worrilow, C. C., Gesell, N. C., Porter, B. G., & Miller, A. C. (2013). I Can’t Move My Face! A Case of Bilateral Facial Palsy. JAOA: Journal of the American Osteopathic Association, 113(10), 788–790. https://doi.org/10.7556/jaoa.2013.048
  • Lipsker, D., Hansmann, Y., Limbach, F., Clerc, C., Tranchant, C., Grunenberger, F., … Jaulhac, B. (2001). Disease expression of Lyme borreliosis in northeastern France. European Journal of Clinical Microbiology & Infectious Diseases : Official Publication of the European Society of Clinical Microbiology, 20(4), 225–230. Retrieved from http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11...
  • Müllegger, R., & Glatz, M. (2008). Skin manifestations of lyme borreliosis: diagnosis and management. American Journal of Clinical Dermatology, 9(6), 355–368. https://doi.org/10.2165/0128071-20080....
  • Ornetti, P., Tavernier, C., & Maillefert, J. F. (2006). Arthrites de la maladie de Lyme: diagnostic et traitement. Revue Du Rhumatisme (Edition Francaise), 73(4), 351–356. https://doi.org/10.1016/j.rhum.2005.0...
  • Pérez-Eid, C. (2007). Les tiques : Identification, biologie, importance médicale et vétérinaire. (Lavoisier, Ed.) (Monographi). Paris (France).
  • Rauer, S., Beitlich, P., Neubert, U., Rasiah, C., & Kaiser, R. (2001). Avidity determination of Borrelia burgdorferi-specific IgG antibodies in Lyme disease. Scandinavian Journal of Infectious Diseases, 33(11), 809–811. https://doi.org/10.1080/0036554011002...
  • Schramm, F., Grillon, A., Martino, S. De, & Jaulhac, B. (2013). La borréliose de Lyme. Revue Francophone Des Laboratoires, 2013(457), 35–49. https://doi.org/10.1016/S1773-035X(13...
  • Sordet, C. (2014). La maladie de Lyme chronique existe-t-elle ? Revue Du Rhumatisme, 81, 121–122. https://doi.org/10.1016/j.actpha.2014...
  • Steere, A. C. (1995). Musculoskeletal manifestations of Lyme disease. The American Journal of Medecine, 98(4), 44–51. https://doi.org/10.1016/S0889-857X(05...
  • Strle, F., & Stanek, G. (2009). Clinical Manifestations and Diagnosis of Lyme Borreliosis. Lyme Borreliosis, 37, 51–110. https://doi.org/10.1159/000213070
  • Union, E., Action, C., & Borreliosis, L. (2016). Épidémiologie des borrélioses L’incidence. Option/Bio, 27(545–546), 22–23. https://doi.org/10.1016/S0992-5945(16...

 

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